« Cette montagne, que j’avais vue autrefois de plus loin, nous a vivement impressionnés par sa magnifique grandeur: c’est peut-être la plus belle cime des Pyrénées.
Complètement isolée et ne se rattachant à la grande chaîne que par des arêtes secondaires, elle trône majestueusement sur l’immense étendue.
A ses pieds s’étend la plaine brûlée, poussiéreuse, parsemée d’arbres grisâtres, puis viennent quelques croupes herbeuses qui servent de piédestal au géant: il s’appuie sur d’énormes remparts comme un chêne ancré sur d’énormes racines; sa masse coupée de ravins bleuâtres se redresse de terrasse en terrasse et se termine enfin par une triple pointe perdue dans les vapeurs du lointain. »
Elisée Reclus, Correspondances, 1861.
Massif montagnard de l’extrémité orientale de la chaîne des Pyrénées, dans le département des Pyrénées-Orientales, il domine les plaines du Roussillon et de l’Empordà (province de Girona) et culmine à 2784 mètres d’altitude.
Visible depuis le littoral méditerranéen, sa situation en premier plan et sa proximité avec la mer Méditerranée lui confèrent une position remarquable et remarquée.
Sous l’influence des rythmes thermiques et pluviométriques de la plaine du Roussillon et de la chaîne des Pyrénées, le climat sur le Canigó est contrasté. Les crêtes et versants situés au nord, exposés à la tramontane, ainsi que les fonds de vallons, subissent des périodes fréquentes de gel, même à basse altitude et à mi-saison. Ce vent très froid en hiver a la particularité d’être desséchant en période estivale: cette partie du massif est donc relativement aride. A l’inverse, le versant sud est soumis à de fortes précipitations annuelles, dues aux entrées maritimes et au vent marin, chargés en humidité, chauffés dans la plaine du Roussillon et qui arrivent à saturation en montagne. En s’éloignant de la mer, les précipitations se font plus rares et l’amplitude thermique est plus importante.
Ces différences climatiques ont une influence sur la mosaïque de paysages du massif et la couverture végétale. Ainsi, les versants nord et sud de la vallée du Tech présentent une couverture arborée majoritaire tandis que ceux de la vallée de la Têt abritent une végétation arbustive et méditerranéenne.