Une géomorphologie, des paysages

La silhouette actuelle du Canigó est le fruit de processus géologiques et géomorphologiques alternant des phases de soulèvement et d’érosion. Le massif s’inscrit dans la longue histoire de la création des Pyrénées.

Le massif

Partant d’une vaste surface plane, proche du niveau de la mer et ameublie par le climat tropical du Miocène, le soulèvement consécutif au plissement alpin a porté en altitude les espaces correspondant au massif et à ses bordures actuelles. Au cours de cette surrection, plusieurs fossés se sont ouverts – dont les vallées de la Têt et du Tech – et des surfaces planes remontent en altitude: c’est le cas du Pla Guillem. La croissance du Canigó est lente et régulière jusqu’à la fin du Tertiaire avant de s’accélérer au début du Quaternaire.

En prenant de la hauteur, le massif du Canigó a été impacté par les effets du froid et de la neige, qui, combinés à l’action érosive de l’eau, ont progressivement sculpté le paysage actuel.

Passage de l’eau dans les gorges de la Fou, Arles-sur-Tech

Le patrimoine géologique est extrêmement riche, englobant tous les objets et sites témoins de la mémoire de la terre, depuis l’échantillon jusqu’aux phénomènes géomorphologiques: plas d’altitude, canyons, grottes, cavités, chaos, cheminées de fées, mines, …

Les vallées

Les deux vallées de la Têt au nord-ouest et du Tech au sud-est sont le lit de deux des trois principaux fleuves du département.

La vallée de la Têt, qui prend sa source au pied du Puig Carlit entre Capcir et Cerdagne, traverse d’ouest en est le Conflent puis le Roussillon jusqu’à son embouchure. Grâce à la richesse de ses sols et la présence de l’eau, la vallée de la Têt accueille les paysages agricoles du Canigó: arboriculture, maraîchage, viticulture. Ces paysages emblématiques alliant espaces cultivés et habités sont le support de l’économie locale et là où se concentrent les plus gros bourgs du territoire comme Prades, Vinça ou encore Ille-sur-Têt.

La Têt et le Canigó

La vallée du Tech est la plus méridionale de la France continentale. Le tech prend sa source entre le Roc Colom et le Pic du Costabona. Il s’écoule en Vallespir puis dans la plaine du Roussillon avant d’atteindre la mer. beaucoup plus étroite et soumise à un climat assez pluvieux, la vallée du Tech est essentiellement forestière. La culture industrielle (fer, textile, bois, …) y es très présente et l’économie locale se fonde sur ces savoir-faire ancestraux.

Les balcons nord et sud

De part et d’autre de chacune de ces vallées, les balcons font écho au massif avec des villages belvédères et offrent des points de vue remarquables sur celui-ci à des altitudes plus basses. Avec des paysages principalement ouverts et une végétation plutôt basse, les perspectives et les panoramas font la notoriété des balcons nord, s’étendant de Força Réal au Pic de Bau et des balcons sud dominant la frontière espagnole entre le Roc de Frausa et le Costabona.

De nombreux petits villages de caractère, ayant préservé leur esthétique, ponctuent ces lignes panoramiques (Eus, Bélesta, Coustouges, Saint-Laurent-de-Cerdans, …). Peu étendus et peuplés, ils sont le support d’un patrimoine et d’une culture locale préservés.

Le piémont

Le piémont des Aspres, massif méditerranéen de transition entre la pleine et la montagne forme un ensemble de collines boisées et s’étage de 100 à 1347 mètres d’altitude au sommet de Santa Anna dels Quatre Termes.

En raison d’étés très secs et d’hivers doux, les productions agricoles et viticoles marquent les paysages du piémont, bien qu’aujourd’hui, le maquis et les forêts de chênes lièges couvrent l’essentiel des sols, rendus très vulnérables aux incendies. Les villages, de petite taille, ont gardé leur caractère rural et patrimonial.

Village de Casefabre, piémont du Canigó