Le site minier du Salver
Sur le versant nord du Canigó, l’exploitation du minerai de fer a également marqué profondément les lieux de vie. La visite du site permet de découvrir les aménagements correspondant aux deux périodes d’exploitation contemporaine du Salver, entre le XIXeme et le XXeme siècles. Le site est accessible à pied depuis le village de Taurinya, et se découvre le long d’une balade d’environ 1h30.
Les mines de fer de Taurinya ont été exploitées depuis l’Antiquité. En effet, une station romaine qui exploitait le fer d’Els Meners, du Serrat ou de La Tour, a existé entre le IIème siècle av. J-C et le IIIème siècle après J-C. Les affleurements ont continué à être exploités durant le Moyen-Âge, sous la directe de l’abbaye de Saint-Michel-de-Cuxa, propriétaire alors d’un immense patrimoine métallurgique. Nationalisées après la Révolution française, ces mines ont été attribuées en 1803 au maître de forges Raymond Rivals. Les mines du Salver ont alors été rassemblées dans la concession de Fillols-Taurinya, la plus grande concession minière du département des Pyrénées-Orientales, alimentant d’abord les forges de Monfort et Gincla (Aude) puis les hauts-fourneaux de Ria et de La Nouvelle.
Suite à l’ouverture de la ligne de chemin de fer Perpignan-Prades, la Société anonyme des mines de Fillols-Taurinya met en place en 1879 un système de transport mécanique permettant d’évacuer le minerai de la concession depuis le Salver jusqu’à la gare de Prades. Après cette période de grande activité, l’exploitation est fermée en 1928 et le personnel transféré au secteur de Fillols. Ce n’est qu’en 1958 que l’exploitation est reprise, suite à des travaux de prospection entamés en 1952 par la Société Denain-Anzin. Cette deuxième période d’exploitation comporte un réaménagement complet du site minier. Les travaux se poursuivent jusqu’en 1962, date de l’arrêt définitif de toute activité minière à Taurinya.
Le long d’un parcours de découverte pédestre, vous pourrez découvrir la grande trémie, structure maçonnée permettant de stocker le minerai temporairement et de charger les camions ou les wagonnets lorsqu’ils se présentent en dessous ; la galerie 703, qui correspondait à l’entrée de la mine et dont le numéro correspond à l’altitude. On faisait des recherches avec de gros burins qui faisaient le trou jusqu’à cinquante mètres pour trouver le minerai. Après, ça a donné 700 ou 800 mètres de galeries, avec des cheminées et des couloirs ; le plan incliné, armé d’un système de freins et de rails, il est utilisé entre 1879 et 1928 pour descendre le minerai du carreau de la mine (niveau 740) jusqu’au bord du torrent de Vall Panera (niveau 645). À cet endroit, se trouve le départ du traînage mécanique transportant le minerai extrait jusqu’à la gare de Prades. Vous découvrirez également le vieux four. Érigé vers 1887-1888, le four est bâti avec un revêtement intérieur en briques réfractaires et un autre extérieur en granit, entre lesquels se trouve du sable pour éviter la dilatation. Il est adossé à la pente de manière que le gueulard se trouve au niveau d’une plate-forme facilitant le chargement du four, qui se faisait par le haut. Plusieurs orifices de ventilation, présents sur la cuve et sur la sole, permettent l’entrée de l’air nécessaire à la combustion. Le four marche à opération continue, sans interruption. On commence par introduire un lit de bois sur la sole, puis une couche de minerai de fer cru par-dessus et on allume. Lorsque le feu est en bon train, on verse le charbon de bois et le minerai par couches alternatives, jusqu’à ce que le four soit plein. La masse de minerai grillé s’affaissant progressivement et se refroidissant, le défournement du minerai grillé s’effectue par les ouvertures voûtées.
Le site minier d’Escaro
Jusqu’au début des années 60, Escaro fut l’un des hauts lieux de l’extraction du minerai de fer du massif du Canigó.